Nos cabanes
 

nous jouerons le final du spectacle dans les arènes de Brocas

7 mai 2022 |

la cabane cabane sonore le spectacle

Ce samedi, avec Noj et François, nous avons rendez-vous aux arènes de Brocas pour rencontrer l’équipe de bénévoles qui entretient et améliore le lieu. Nous aimerions que le final des 24h de spectacle se déroule ici le 27 mai 2023. Mais nous savons qu’en l’état notre marionnette ne peut pas pénétrer à l’intérieur. Il faudrait démonter un linteau et tout le bardage en bois au-dessus d’une des portes principales.

Quand nous arrivons, nous faisons face à 7, 8 gaillards de 45 à 70 ans qui se tiennent à l’extérieur des arènes. Nous sommes un peu intimidés, mais après quelques minutes, l’ambiance se réchauffe un peu et ils nous font entrer. Les arènes ont entièrement été construites par des bénévoles en 1984. Elle sont construites en pin des Landes. Aujourd’hui il ne reste qu’un seul constructeur de l’époque. Il est d’ailleurs le président de leur association.

Ce ne sont pas des gars qui tournent autour du pot pendant des heures, nous allons donc droit au but et examinons le problème. En fait, ils y avaient certainement déjà réfléchi entre eux, et avaient statué qu’ils réussiraient à adapter la porte des arènes afin que nous puissions y entrer. Il faut dire que dans l’équipe, il y a un compagnon charpentier. Ça n’a pas l’air de lui faire peur.

Une fois que nous sommes tous d’accord, l’ambiance se réchauffe encore, et ils nous font visiter le lieu dans ses moindres recoins. C’est toute une culture qui se raconte.

Pour finir, on partage quelques apéros qui nous permettent de mieux comprendre leur passion, et eux la nôtre. L’association de chasse du coin leur avait donné un marcassin qui était en train de cuire sur la braise. Ils l’avaient farci au boudin noir antillais que prépare le boucher de la commune. Si nous n’avions pas eu le chantier pour la construction de la marionnette qui ouvrait à 15h, je pense que nous serions toujours autour des arènes à écouter leurs histoires.

B-HONNEUR À !

27 avril 2022 |

la cabane

Dans les Landes de Gascogne, il y a cette vieille coutume que l’on appelle la Mayade, qui consistait, pour remercier le/la maire d’un village de son implication pendant de longues années, à aller couper un jeune pin en forêt, à le décorer en fonction de la personne fêtée, puis à le planter dans la nuit devant la maison de cette personne. Une planche ornait le pin, sur laquelle on pouvait lire « honneur à notre maire ... ».

Cette coutume s’est démocratisée, si l’on peut dire. Aujourd’hui on s’en inspire pour fêter un ami ou un membre de sa famille, pour un anniversaire, un départ en retraite …

Nous nous sommes appuyés sur cette coutume pour imaginer notre cabane, notamment parce que cette tradition crée un lien sensible entre des personnes. Nous avons voulu notre cabane itinérante sur le territoire de la communauté de communes Coeur Haute Lande.

Elle est donc actuellement installée dans un premier village, celui où elle a été construite, placée sous la responsabilité de ses habitants. Puis après un mois, charge à eux de la démonter, de la préparer, de la décorer puis de l’installer dans une commune voisine où elle restera également un mois. Et ainsi de suite sur toutes les communes qui souhaiteront accueillir la cabane.

Chaque démontage/montage fera l’objet d’une rencontre et d’un joyeux moment entre les habitants de la commune offrante et ceux de la commune accueillante.

Chaque village accueillant aura également la mission de préparer une planche « B-HONNEUR À ... » en y inscrivant le nom des habitants de la commune suivante. Ainsi, au fil de son parcours, la cabane se recouvrira entièrement de toutes ces inscriptions.

l’installation de la cabane

26 avril 2022 |

la cabane

Après quatre jours intenses pendant lesquels de nombreuses personnes sont venues participer à la construction de la cabane, nous entamons son installation au coeur du village de Vert, sur le vaste terrain où se situe déjà le four à pain.

Signe que le projet suscite de l’intérêt, nous sommes une vingtaine ce dimanche matin à 9 heures pour assembler la cabane.

Noj dirige les opérations. Il a envisagé les moindres détails de l’installation. Nous choisissons d’abord l’emplacement du pin, puis traçons en fonction les emplacements des pinces qui accueillerons les haubans. Quatre pinces pour la platine centrale et trois par points d’ancrage. On plante tout ça.

Ensuite on place la partie basse du tronc sur la platine. Et on enfile la structure métallique du plancher autour, puis on la fixe au tronc avec tous ses jambages. Viennent ensuite la seconde puis la troisième section, celle avec les pompons. Le pin que nous avons choisi mesure 12 mètres. On a prévu des manchons métalliques entre chaque section.

On installe ensuite les haubans sur le tronc, trois à mi-hauteur et trois au niveau de la tête. On fixe le tire-fort sur le camion. Tout est maintenant prêt pour redresser le pin.

Les personnes présentes se répartissent sur l’ensemble des postes, deux à la tire et deux pour chaque hauban. Les autres accompagnent l’arbre sur les premiers mètres de son élévation. Le tire-fort prend le relai, les haubans équilibrent la levée, Noj vérifie que tout se passe bien. Une fois en position verticale, on tend les haubans. L’ensemble paraît très sécurisant. Génial !

L’assemblage n’est pas terminé. Il faut encore installer sur l’armature métallique, tous les cadres que nous avons préparés pendant la semaine. Tout se passe très bien. La cabane a de l’allure ! La mairie offre un coup à boire, on trinque à notre collaboration et à cette belle idée.

Merci à vous toutes et tous d’avoir participé !

Construction de la cabane à Vert #2

25 avril 2022 |

la cabane

La construction progresse. Les habitants du village ont été invités à participer. D’un côté on mesure, découpe et installe les planches. De l’autre on prépare la décoration de la tête de l’arbre, pour laquelle traditionnellement on réalise des pompons.

L’ambiance est bonne !

Construction de la cabane à Vert

25 avril 2022 |

la cabane

Nous arrivons à Vert pour quatre jours de construction.

Semaine de vacances scolaires dans les Landes. Nous accueillons quotidiennement le centre de loisirs du coin pour des demies-journées de construction.

Des pros de la construction !

Aller choisir le pin en forêt pour préparer l’armature de la cabane

1er février 2022 |

la cabane

Aujourd’hui les copains sont allés choisir le pin que nous utiliserons pour construire la cabane. Rencontre avec Jean-Noël, le bucheron qui nous apportera de précieux conseils sur les particularités du pin maritime. Très utiles pour la suite de notre projet !

une cabane pour honorer les habitants d’une commune voisine

15 janvier 2022 |

la cabane

    « L’espace sédentaire est strié, par des murs, des clôtures et des chemins entre les clôtures, tandis que l’espace nomade est lisse, seulement marqué par des "traits" qui s’effacent et se déplacent avec le trajet. » /Gilles Deleuze

Mais alors la cabane ? Selon la coutume, on installe sur le mai, une plaque de bois sur laquelle est inscrit : « honneur à ... ». Nous imaginons alors construire une cabane composée de 26 plaques de bois, comme autant de communes à traverser. Au fl de son trajet sur le territoire, les plaques se rempliront d’inscriptions complémentaires. Charge là aussi à chaque commune, d’imaginer comment honorer les habitants de la commune suivante.

C’est génial ! On fonce !

Quelques questions restent en suspens :
. La cabane est-elle construite au sol, ou légèrement surélevée à la manière d’un cocon autour du tronc ? Il me semble que cette seconde hypothèse serait plus intéressante visuellement. Qu’en pensez-vous ?
. Le Mai est traditionnellement décoré de feurs. Y aurait-il d’autres moyens de décorer le tronc pour interpréter cette idée différemment, et assurer une pérénité à l’installation ?
. Comment récupérer un tronc d’arbre ?
. À quoi pourraient ressembler les plaques « honneur à ... » ? N’hésitez pas à m’envoyer des photos qui feraient référence.

S’inspirer d’une coutume locale : la Maïade

17 décembre 2021 |

la cabane

C’est alors que quelqu’un nous raconte une coutume locale, la mayade, ou maïade, dont voici la description faite par l’offce du tourisme des Landes : Le Mai, c’est le tronc d’un jeune pin, choisi le plus haut possible et décoré de feurs de haut en bas. On y accroche un panneau sur lequel on écrit en premier » honneur à. ... » , ensuite le prénom de la personne et la raison pour laquelle il ou elle est honoré. Ce sont les voisins et amis qui le fabriquent. La veille du 1er mai, on s’arrange pour éloigner ceux chez qui le mai doit être installé, en les invitant assez loin de leur domicile. Pendant ce temps, les autres installent le mai dans le jardin (près de l’entrée de la maison). Et ainsi les « honorés » découvrent leur mai et doivent inviter, quelques jours après tous ceux qui ont participé à la fabrication du mai, afn de les remercier.

Cette coutume qui célèbre les liens qu’entretiennent des personnes entre elles, nous semble bien raconter un trait de caractère essentiel de ce territoire. Nous décidons donc que notre cabane aura la forme d’un Mai, il nomadisera de commune en commune, et les habitants de la première commune auront à charge de le décorer et de l’installer pour les habitants de la seconde, et ainsi de suite sur les 26 communes du territoire. L’idée est compliquée à mettre en œuvre, mais elle nous séduit.

Une cabane itinérante

16 décembre 2021 |

la cabane

Le second soir nous nous installons au cercle de Brocas, au sud du territoire. De nouveau une quinzaine de participants sont présents. Il ne s’agit pas des mêmes personnes que le premier soir. Nous retrouvons par contre plusieurs visages rencontrés lors de nos rendez-vous en journée. Après avoir présenté l’ensemble du projet dans lequel s’inscrit la construction de cette « cabane sensible », je retrace comment le territoire a été décrit la veille par les autres participants.

Très vite l’idée d’une cabane itinérante surgit. Cela résonne avec l’image du désert évoquée précédemment, et plus globalement avec l’idée de nomadisme : mode de vie fondée sur le déplacement. Comme l’explique beaucoup de spécialistes, les nomades se déplacent sur un même territoire, ce ne sont pas des voyageurs, mais bien des habitants d’un territoire délimité qu’ils habitent de manière itinérante. Cela me semble bien correspondre avec le fort sentiment d’attachement intime au territoire, que je ressens lors de mes échanges avec les personnes que nous rencontrons.

SI les questions du lieu et du mode de gestion de la cabane sont résolues, nous ne savons encore pas à quoi elle ressemblera. Nous évoquons différents matériaux, le pin bien sûr, sous plusieurs formes. Mais nous ne voulons pas tombé dans la facilité. Il y a mieux à trouver.

Se rencontrer, et mieux connaitre ce territoire

15 décembre 2021 |

la cabane

Pendant deux jours nous avons arpenté le territoire de la Communauté de Communes Coeur Haute Lande, à Brocas et Vert, à Moustey et Pissos, à Luxey et Callen. Nous avons rencontré beaucoup de personnes différentes avec qui nous avons échangé. Et lors de deux soirées, nous avons réfléchis ensemble à cette question : quelle cabane pourrions-nous construire ici qui donnerait à voir un aspect sensible de ce territoire ? Nous pouvons pour cela actionner quatre leviers : la forme de la cabane, les matériaux avec lesquels nous la construirons, son lieu d’implantation et le processus de construction et/ou de gestion de cette cabane.

Le premier soir, une quinzaine de personnes nous retrouve au Cercle de Pissos, à l’ouest du PNR. Sont présents des élus, des représentants d’associations, des employés du PNR, de la Communauté de Communes, une artiste, des habitants... Chacun s’exprime sur la perception qu’il a de son territoire, de sa manière d’y vivre, de le ressentir. J’invite chaque personne à évoquer cela en choisissant trois mots. Tout le monde joue le jeu. Les termes énoncés peuvent être regroupés en deux catégories principales.

D’un côté la notion d’infini, avec des mots comme vaste, ouvert, horizon, grands espaces, force, jamais fni, étendu, lointain, immensité, ciel, intangible.

De l’autre, l’idée d’intimité avec des mots comme refuge, fragilité, silence, enfermement, pudeur, réconfortant, chaleur, sincérité, abri, écrin.

Une autre notion ressort de ces échanges, qui à mon sens relie la sensation d’infini à celle d’intimité. Quelqu’un compare les forêts de pins avec un désert, puis les quartiers, les villages avec des oasis. Dans le même esprit, une autre personne évoque plus tard un archipel, et encore une autre des constellations. Dans ces trois images, on retrouve l’idée d’ilots séparés les uns des autres par de vastes étendues non habitables. Plusieurs personnes insistent sur la non monotonie de ces étendues, la non monotonie de la forêt toujours en mouvement, comme les dunes de sable dans le désert par exemple. Quelqu’un compare la forêt à une partition que l’on parcoure lorsqu’on la traverse en voiture, avec ses parcelles de pins à différentes hauteurs selon leur maturité. Nous nous quittons sur ces belles images.