Nos cabanes
 
 
 

La cabane à Plume(s) - création 2023

Plume est une petite fille de 10 ans qui voyage seule. Elle transporte avec elle sa cabane. Plume a toujours aimé construire des cabanes. Elle en a réalisées de toutes sortes, de toutes les formes, avec beaucoup de matériaux différents, partout où elle en a eu l’occasion. Mais ça c’était avant, avant qu’elle ne découvre cette cabane-là, celle qui voyage avec elle. C’était avant qu’elle ne décide de partir.

Quand Plume a découvert cette cabane, elle était très abimée. Alors elle s’en est occupée, elle a réparé ce qui menaçait de s’écrouler, et y a apporté sa touche personnelle. Elle s’y sent bien.

Quand elle s’arrête de marcher, Plume installe sa cabane pour quelques jours. C’est une construction étonnante ! D’abord il y a son allure générale, et puis ces écritures incompréhensibles sur les parois, mais surtout, Plume raconte que sa cabane est vivante.

Avant de repartir, avant de continuer son voyage, Plume a l’habitude d’inviter les habitants de l’endroit où elle a séjourné, à visiter sa cabane, pour les remercier de leur accueil. Parfois même, elle organise une petite fête, pour partager son secret, et plus encore.

note d’intention du spectacle

Pendant le premier confinement, mon fils construisait des cabanes au milieu du salon en tendant des couvertures entre les fauteuils, la table et le canapé. Je l’observais et je me revoyais faire la même chose à son âge, comme la plupart des enfants. Il s’agit-là d’un acte émancipateur : constituer son propre monde en dehors du monde des adultes.

Qui d’autre utilise une cabane ? Des personnes pratiquant une activité solitaire, comme les bergers ou les pêcheurs, les jardiniers, certains artistes, des poètes ; des personnes qui souhaitent vivre différemment aussi, ou qui n’ont pas les moyens d’habiter dans un logement classique. J’ai pensé aux personnes sans domicile, aux camps de personnes migrantes, aux 150 bidonvilles français. J’ai aussi pensé aux ZADistes qui luttent pour la protection d’un espace naturel menacé, et aux gilets jaunes qui ont installé des cabanes sur les ronds-points. Par choix ou contraints, pour contester ou résister, toujours pour s’abriter, les personnes qui fabriquent, utilisent, partagent des cabanes se positionnent en marge du monde global.

Je souhaite utiliser cette posture, cette image de la cabane pour questionner notre rapport au monde, pour évoquer le fragile équilibre qui nous abrite. Parce que la cabane c’est aussi cela : une construction fragile, réalisée avec les matériaux trouvés sur place, n’utilisant que l’essentiel, et ne disposant que d’une frontière ténue entre le dehors et le dedans, entre le privé et le public, entre l’intime et l’universel.

un rituel fantastique partagé à l’échelle d’un territoire

Nous ressentons le besoin d’envisager différemment notre rapport au temps et à nos espaces de jeu. Nous souhaitons pouvoir jouer avec les rythmes et les géographies des lieux, prendre le temps de la rencontre.

Le spectacle que nous imaginons durera 24 heures. Il impliquera des temps de collaboration avec des personnes, ainsi que l’installation d’éléments scénographiques visitables pendant plusieurs jours en amont de la représentation.

Nous souhaitons créer un dialogue entre nos questionnements et les personnes de chaque territoire où nous jouerons.

Alors que tout nous contraint au repli, nous avons plus que jamais besoin d’ouverture, de jeu, et de poésie.

le voyage de Plume

Retrouvez les prochaines dates et lieux du passage de Plume :

Le calendrier sera mis à jour très prochainement. À très vite !

Souvenirs après le passage de Plume