Nos cabanes

Nouvelle-Aquitaine

Projet mené dans 5 territoires de la Nouvelle-Aquitaine par la compagnie l’Homme debout.

Nos Cabanes - © Charlotte Lemaire

Le vent doit pouvoir agir sur la cabane

à Mireuil

22 octobre 2021 |

la cabane

Une autre personne raconte qu’elle a grandi à la Martinique. Lorsqu’elle était enfant, un ouragan a détruit sa maison. Avec d’autres habitants ils ont été relogés dans des cabanes provisoires, formant une petite communauté de familles autour d’un puits. Elle conserve de cette période des souvenirs puissants et joyeux. Au contraire, elle a été très triste lorsqu’il a fallu quitter la cabane, les copains, les jeux, la vie en extérieur ... pour intégrer un appartement tout neuf.

Le vent fait lui aussi partie du paysage à Mireuil. Il passe, “comme les nombreuses personnes qui s’installent dans le quartier quelques années puis s’en vont”. Il faut que la cabane donne à percevoir le souffle du vent. Les morceaux de tissus resteront en partie libres afin qu’ils puissent voler dans l’air, et ainsi modifier l’aspect de la cabane en fonction du vent.

Dans la cabane, quelqu’un veille sur le quartier

à Mireuil

24 octobre 2021 |

la cabane

Chaque soir à la tombée de la nuit, une lumière s’allumera à l’intérieur de la cabane, évoquant la présence d’une personne qui veille sur le quartier.

Une personne chilienne vivant à Mireuil, nous raconte comment au Chili, on ne déménage pas seulement les meubles de la maison, mais aussi les murs. On déplace toute la maison, aidé par de nombreuses personnes. Le déménagement est alors aussi l’objet d’un rassemblement et d’une fête.

La cabane pourrait voyager dans le quartier, de toit en toit, nomadiser dans le quartier. Elle s’installerait plusieurs mois à un endroit, puis nous nous retrouverions pour la déplacer. Cela pourrait donner lieu pour chaque nouvel emménagement, à l’installation de nouveaux tissus, à des déambulations et des rassemblements festifs.

Une cabane de bouts de ficelle

à Villeneuve-les-Salines

28 novembre 2021 |

la cabane

Et puis il y a ce mot qui revient toujours, “lien”, “le lien entre les habitants”, “créer des liens”, “les liens sont forts” …

Nous décidons de prendre ce mot au pied de la lettre et d’imaginer une cabane faite d’une innombrable succession de liens. L’idée s’étoffe quand nous pensons solliciter les habitants du quartier afin qu’ils apportent des bouts de ficelles, lacets, scoubidous, laine … dans le hall du CSC et qu’ils les assemblent eux-mêmes sur l’armature métallique de la cabane.

On crée du lien en faisant des liens, on s’attache les uns aux autres pour former une grande sphère colorée, une cabane cocon faite de bouts de ficelle.

Se rencontrer, et mieux connaitre ce territoire

au Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne

15 décembre 2021 |

la cabane

Pendant deux jours nous avons arpenté le territoire de la Communauté de Communes Coeur Haute Lande, à Brocas et Vert, à Moustey et Pissos, à Luxey et Callen. Nous avons rencontré beaucoup de personnes différentes avec qui nous avons échangé. Et lors de deux soirées, nous avons réfléchis ensemble à cette question : quelle cabane pourrions-nous construire ici qui donnerait à voir un aspect sensible de ce territoire ? Nous pouvons pour cela actionner quatre leviers : la forme de la cabane, les matériaux avec lesquels nous la construirons, son lieu d’implantation et le processus de construction et/ou de gestion de cette cabane.

Le premier soir, une quinzaine de personnes nous retrouve au Cercle de Pissos, à l’ouest du PNR. Sont présents des élus, des représentants d’associations, des employés du PNR, de la Communauté de Communes, une artiste, des habitants... Chacun s’exprime sur la perception qu’il a de son territoire, de sa manière d’y vivre, de le ressentir. J’invite chaque personne à évoquer cela en choisissant trois mots. Tout le monde joue le jeu. Les termes énoncés peuvent être regroupés en deux catégories principales.

D’un côté la notion d’infini, avec des mots comme vaste, ouvert, horizon, grands espaces, force, jamais fni, étendu, lointain, immensité, ciel, intangible.

De l’autre, l’idée d’intimité avec des mots comme refuge, fragilité, silence, enfermement, pudeur, réconfortant, chaleur, sincérité, abri, écrin.

Une autre notion ressort de ces échanges, qui à mon sens relie la sensation d’infini à celle d’intimité. Quelqu’un compare les forêts de pins avec un désert, puis les quartiers, les villages avec des oasis. Dans le même esprit, une autre personne évoque plus tard un archipel, et encore une autre des constellations. Dans ces trois images, on retrouve l’idée d’ilots séparés les uns des autres par de vastes étendues non habitables. Plusieurs personnes insistent sur la non monotonie de ces étendues, la non monotonie de la forêt toujours en mouvement, comme les dunes de sable dans le désert par exemple. Quelqu’un compare la forêt à une partition que l’on parcoure lorsqu’on la traverse en voiture, avec ses parcelles de pins à différentes hauteurs selon leur maturité. Nous nous quittons sur ces belles images.

Une cabane itinérante

au Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne

16 décembre 2021 |

la cabane

Le second soir nous nous installons au cercle de Brocas, au sud du territoire. De nouveau une quinzaine de participants sont présents. Il ne s’agit pas des mêmes personnes que le premier soir. Nous retrouvons par contre plusieurs visages rencontrés lors de nos rendez-vous en journée. Après avoir présenté l’ensemble du projet dans lequel s’inscrit la construction de cette « cabane sensible », je retrace comment le territoire a été décrit la veille par les autres participants.

Très vite l’idée d’une cabane itinérante surgit. Cela résonne avec l’image du désert évoquée précédemment, et plus globalement avec l’idée de nomadisme : mode de vie fondée sur le déplacement. Comme l’explique beaucoup de spécialistes, les nomades se déplacent sur un même territoire, ce ne sont pas des voyageurs, mais bien des habitants d’un territoire délimité qu’ils habitent de manière itinérante. Cela me semble bien correspondre avec le fort sentiment d’attachement intime au territoire, que je ressens lors de mes échanges avec les personnes que nous rencontrons.

SI les questions du lieu et du mode de gestion de la cabane sont résolues, nous ne savons encore pas à quoi elle ressemblera. Nous évoquons différents matériaux, le pin bien sûr, sous plusieurs formes. Mais nous ne voulons pas tombé dans la facilité. Il y a mieux à trouver.

Partenaires / soutiens

Projet mené dans 5 territoires de la Nouvelle-Aquitaine par la compagnie l’Homme debout.
Sur le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, sur le territoire de Gâtine, dans les quartiers de Mireuil et de Villeneuve-les-Salines à La Rochelle, sur la ville de Mourenx dans le Béarn, et dans le Parc Naturel Régional du Périgord Limousin. Toutes les cabanes de Nouvelle-Aquitaine ⟶

Partenaires : Sur le Pont/Cnarep et Nouvelle-Aquitaine et Les Fabriques RéUniES (Musicalarue et Lacaze aux Sottises), Le PNR Landes de Gascogne, Musicalarue, La Forêt d’Art et la Communauté de Communes Coeur Hautes-Landes et le Conseil Départemental des Landes, Le Festival Ah ?, La Commune de Mourenx, la Communauté de Communes Lacq-Orthez en partenariat avec Lacaze aux Sottises, Le PNR Périgord Limousin.
Institutions : La DRAC Nouvelle-Aquitaine au titre des Fabriques ReUniES.
l’OARA - Office Artistique Région Nouvelle-Aquitaine.