Nos cabanes

Nouvelle-Aquitaine

Projet mené dans 5 territoires de la Nouvelle-Aquitaine par la compagnie l’Homme debout.

Nos Cabanes - © Charlotte Lemaire

l’installation de la cabane (suite)

au Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne

27 avril 2022 |

Encore quelques photos !

B-HONNEUR À !

au Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne

27 avril 2022 |

la cabane

Dans les Landes de Gascogne, il y a cette vieille coutume que l’on appelle la Mayade, qui consistait, pour remercier le/la maire d’un village de son implication pendant de longues années, à aller couper un jeune pin en forêt, à le décorer en fonction de la personne fêtée, puis à le planter dans la nuit devant la maison de cette personne. Une planche ornait le pin, sur laquelle on pouvait lire « honneur à notre maire ... ».

Cette coutume s’est démocratisée, si l’on peut dire. Aujourd’hui on s’en inspire pour fêter un ami ou un membre de sa famille, pour un anniversaire, un départ en retraite …

Nous nous sommes appuyés sur cette coutume pour imaginer notre cabane, notamment parce que cette tradition crée un lien sensible entre des personnes. Nous avons voulu notre cabane itinérante sur le territoire de la communauté de communes Coeur Haute Lande.

Elle est donc actuellement installée dans un premier village, celui où elle a été construite, placée sous la responsabilité de ses habitants. Puis après un mois, charge à eux de la démonter, de la préparer, de la décorer puis de l’installer dans une commune voisine où elle restera également un mois. Et ainsi de suite sur toutes les communes qui souhaiteront accueillir la cabane.

Chaque démontage/montage fera l’objet d’une rencontre et d’un joyeux moment entre les habitants de la commune offrante et ceux de la commune accueillante.

Chaque village accueillant aura également la mission de préparer une planche « B-HONNEUR À ... » en y inscrivant le nom des habitants de la commune suivante. Ainsi, au fil de son parcours, la cabane se recouvrira entièrement de toutes ces inscriptions.

nous jouerons le final du spectacle dans les arènes de Brocas

au Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne

7 mai 2022 |

la cabane cabane sonore le spectacle

Ce samedi, avec Noj et François, nous avons rendez-vous aux arènes de Brocas pour rencontrer l’équipe de bénévoles qui entretient et améliore le lieu. Nous aimerions que le final des 24h de spectacle se déroule ici le 27 mai 2023. Mais nous savons qu’en l’état notre marionnette ne peut pas pénétrer à l’intérieur. Il faudrait démonter un linteau et tout le bardage en bois au-dessus d’une des portes principales.

Quand nous arrivons, nous faisons face à 7, 8 gaillards de 45 à 70 ans qui se tiennent à l’extérieur des arènes. Nous sommes un peu intimidés, mais après quelques minutes, l’ambiance se réchauffe un peu et ils nous font entrer. Les arènes ont entièrement été construites par des bénévoles en 1984. Elle sont construites en pin des Landes. Aujourd’hui il ne reste qu’un seul constructeur de l’époque. Il est d’ailleurs le président de leur association.

Ce ne sont pas des gars qui tournent autour du pot pendant des heures, nous allons donc droit au but et examinons le problème. En fait, ils y avaient certainement déjà réfléchi entre eux, et avaient statué qu’ils réussiraient à adapter la porte des arènes afin que nous puissions y entrer. Il faut dire que dans l’équipe, il y a un compagnon charpentier. Ça n’a pas l’air de lui faire peur.

Une fois que nous sommes tous d’accord, l’ambiance se réchauffe encore, et ils nous font visiter le lieu dans ses moindres recoins. C’est toute une culture qui se raconte.

Pour finir, on partage quelques apéros qui nous permettent de mieux comprendre leur passion, et eux la nôtre. L’association de chasse du coin leur avait donné un marcassin qui était en train de cuire sur la braise. Ils l’avaient farci au boudin noir antillais que prépare le boucher de la commune. Si nous n’avions pas eu le chantier pour la construction de la marionnette qui ouvrait à 15h, je pense que nous serions toujours autour des arènes à écouter leurs histoires.

Première rencontre - ÂNE ET CAROTTE

au Parc Naturel Régional du Périgord Limousin

9 mai 2022 |

« Le Périgord-Limousin est un territoire qui se mérite ». Grosse erreur d’avoir attendu d’être arrivé à Champagnac-la-Rivière pour entrer dans mon GPS l’adresse exacte de mon lieu de rendez-vous. Parce qu’à Champagnac-la-Rivière il y a très peu de réseau internet. J’ai donc erré pendant 15 minutes dans un sens puis dans l’autre sur les routes du petit village à la recherche d’un indice. Et après un temps de questionnement profond sur mon rapport aux outils numériques, je suis tout simplement allé à la mairie où j’ai reçu un accueil chaleureux et une carte détaillée du coin. Bref, je suis arrivé avec 30 minutes de retard au Lieu Dit Les Jarosses, à la ferme biologique Âne et Carotte->https://www.lafermeaneetcarotte.com], formidable endroit !

Nous étions une vingtaine de personnes autour de la table, sur la terrasse en bois de l’espace convivial de la ferme. Le soleil se couchait sur un magnifique paysage gorgé de verdure, de cultures légumières, de grands feuillus, de prairies et de vergers. On était bien !

Je présente l’ensemble du projet, puis nous entamons la discussion autour de la fameuse question que je partage sur les six territoires partenaires : quelle cabane pourrions-nous construire ici qui nous raconterait une chose sensible de ce territoire ?

Nous évoquons les cabanes des feuillardiers qui travaillaient dans les bois à la fabrication de lattes de châtaignier dont l’utilité était de cercler les barriques du Cognaçais et du Bordelais. Ils fabriquaient aussi des échalas, des piquets, des voliges ... Nous évoquons également les abris du maquis, le territoire étant un haut lieu de la résistance lors de la seconde guerre mondiale.

Puis, nous faisons un tour de table, et chacun mentionne trois mots, trois termes qui lui évoquent le Périgord-Limousin.

Je relis mes notes aujourd’hui, et l’idée qui revient le plus souvent est évidente, il s’agit de l’évocation de la nature sous ses nombreux aspects : les forêts, la couleur verte, les arbres, les lumières du ciel, les châtaigniers, l’eau, les rivières, les sources, les champignons, les chemins, les paysages, ...

Puis il y a l’idée d’un endroit préservé, ou qui tente de rester préservé. On évoque un espace « plutôt pas trop flingué », « pas trop sauvage et pas trop habité », le calme, une « campagne jardinée », la frugalité, une sorte d’harmonie ... mais aussi sa fragilité, la sensation d’être « sur un fil », en sursis.

J’ai ressenti autre chose pendant nos discussions, un sentiment plus complexe qui se dessine à travers des mots comme autarcie, protégé, confins, enclavé, refuge, résistance, volontaire, « un terrain pas facile à cultiver », et cette expression occitane : « chabatz d’entrar », « finissez d’entrer », qui illustre le fait que le visiteur reste sur le seuil de la porte tant qu’on ne l’invite pas à s’aventurer davantage.

À l’image de la châtaigne protégée par sa bogue, le Périgord Limousin semble effectivement être être « un territoire qui se mérite », mais qui se mérite positivement, sans être fermé sur lui-même. On évoque d’ailleurs les qualités d’accueil, la douceur de vie, le bien manger, son aspect rassurant, l’humanité de ses habitants, une « terre des possibles », cultivant une certaine spiritualité, dégageant une sorte de magie, quelque chose de sacré qu’il faut prendre le temps de découvrir.

Quelle cabane pourrons nous construire qui évoquera ces éléments ? Quelle sera sa forme ? Avec quels matériaux la construirons nous ? Où sera t’elle installé ? et quel sera son processus de fabrication ?

Nous nous retrouverons les 9 et 10 mai pour continuer à échanger.

Suite à notre première rencontre, décider quelle forme prendra la cabane.

au Parc Naturel Régional du Périgord Limousin

11 mai 2022 |

la cabane

À l’image de la châtaigne protégée par sa bogue, le Périgord Limousin semble effectivement être « un territoire qui se mérite », mais qui se mérite positivement, sans être fermé sur lui-même. On évoque d’ailleurs les qualités d’accueil, la douceur de vie, le bien manger, son aspect rassurant, l’humanité de ses habitants, une « terre des possibles », cultivant une certaine spiritualité, dégageant une sorte de magie, quelque chose de sacré qu’il faut prendre le temps de découvrir.

extrait de mes notes lors de notre première rencontre

Pour cette seconde rencontre, nous nous retrouvons de nouveau à la ferme Âne et Carotte, chez Pascale et Lucien, avec le groupe de personnes avec qui nous avions déjà échangé. Nous savons que nous avons deux soirées pour définir les contours de notre cabane. Nous repartons des notes que j’avais envoyées à chacun. Nous savons que nous pouvons réfléchir autour de quatre éléments qui définiront cette cabane : sa forme, les matériaux qui la composeront, le lieu où elle sera installée, et son processus de construction. C’est parti !

Nous nous attardons sur l’aspect enclavé et protégé du territoire Périgord-Limousin, pas enfermé sur lui-même, de la volonté d’accueillir, mais de justement accueillir dans un territoire préservé, bien accueillir.

Nous évoquons à nouveau cette expression emblématique du territoire, qui invite à entrer dans une maison : « chabatz d’entrar » / « finissez d’entrer ».

Nous évoquons les conflits mondiaux et le climat qui provoquent et provoqueront de nouvelles vagues migratoires. Comment retrouver un « chez soi » quand on a été déraciné ?

Nous évoquons également l’idée qu’ici, tout est encore possible, qu’il y a de la place pour essayer des choses, pour faire différemment.

Et puis il y a la taille du territoire. Comment réaliser une cabane qui concernera les habitants des 80 communes qui composent le parc naturel régional ? Nous réglons rapidement la question du lieu : il faut que cette cabane soit itinérante.

Alors la première idée qui est formulée est de construire une table, symbole d’accueil ; ou une arche, ou une porte géante, une fusée, une cabane à oiseaux, une maison sans mur ni cloison ...

Nous explorons chaque idée, nous les regardons sous plusieurs angles. Très vite la question des matériaux est également tranchée : il faut que la cabane soit en bois, et plutôt en châtaignier qui est un arbre emblématique du territoire, que travaillaient les Feuillardiers, et avec lequel eux-mêmes construisaient leurs cabanes.

Lors de la seconde soirée, nous nous attardons sur l’idée de la table. Cette image nous plait bien. Mais une table ce n’est pas une cabane diront les uns ! Tu n’as jamais fait une cabane sous une table quand tu étais môme, répondront les autres.

Alors bien sûr nous imaginons une table géante, une table sous laquelle chacun pourra imaginer une cabane, en tendant des tissus, en ajoutant des coussins, en l’utilisant comme abri, ou comme plateforme pour observer les étoiles ...

Il faut une chaise autour de cette table, une chaise qui invite le visiteur à s’assoir, et qui constitue un palier pour pouvoir grimper sur la table.

Ce qui serait top, c’est que la table puisse s’installer autour d’un châtaignier, on serait alors tout proche de la cabane dans les arbres, et l’image serait étonnante. Mais il ne faut pas que ce soit une contrainte. On ne trouvera pas un châtaignier adapté à l’installation de la table dans chaque commune où nous l’installerons. Il faut donc que la table puisse être sécable en deux parties, avec un trou amovible en son centre, afin de pouvoir ou non l’installer autour d’un tronc. Ok.

Il faut que la table soit rectangulaire, qu’elle invite à se rassembler à plusieurs. On prend les mesures de la table que nous avons sous les coudes, nous réalisons un croquis à l’échelle, on trace le dessin du plateau au sol. C’est beaucoup trop grand, on diminue l’échelle. Nous tombons d’accord.

Il faut lui trouver un nom. Facile : « La table » ! Mais non, ce n’est pas une table, c’est une cabane. Il faut donc trouver un nom qui raconte ça. Une référence peut-être à l’oeuvre de Magritte : « ceci n’est pas une table ». On se donne du temps pour réfléchir. Nous nous revoyons bientôt pour la construire tous ensemble.

Partenaires / soutiens

Projet mené dans 5 territoires de la Nouvelle-Aquitaine par la compagnie l’Homme debout.
Sur le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, sur le territoire de Gâtine, dans les quartiers de Mireuil et de Villeneuve-les-Salines à La Rochelle, sur la ville de Mourenx dans le Béarn, et dans le Parc Naturel Régional du Périgord Limousin. Toutes les cabanes de Nouvelle-Aquitaine ⟶

Partenaires : Sur le Pont/Cnarep et Nouvelle-Aquitaine et Les Fabriques RéUniES (Musicalarue et Lacaze aux Sottises), Le PNR Landes de Gascogne, Musicalarue, La Forêt d’Art et la Communauté de Communes Coeur Hautes-Landes et le Conseil Départemental des Landes, Le Festival Ah ?, La Commune de Mourenx, la Communauté de Communes Lacq-Orthez en partenariat avec Lacaze aux Sottises, Le PNR Périgord Limousin.
Institutions : La DRAC Nouvelle-Aquitaine au titre des Fabriques ReUniES.
l’OARA - Office Artistique Région Nouvelle-Aquitaine.